Une bonne bouteille, un bon cigare et une bonne histoire [Luaine & Vaughn]

Pendant notre parenthèse en 1820 nous avons rencontré une personne bien étrange, Luaine, je ne sais pas encore trop quoi en penser. C'est un sorcier vaudou avec des pouvoirs assez ... Hors norme. Il est assez âgé, même s'il ne nous a jamais révéler son âge véritable. Assez charismatique, il sait parler et aime parler en général. Avec ses cheveux grisonnants et son petit sourire angélique, il est assez abordable et donne un sentiment de confiance sans qu'on ne sache vraiment pourquoi. Sous ses airs de papy sympathique, je sens bien qu'il nous cache quelque chose et j'aimerais savoir ce que c'est.

Il m'a rendu service pendant les 6 mois, un jour alors que j'avais fait une rencontre malheureuse avec un habitant du coin, il s'était arrangé pour lui faire tout oublier. Je lui ai promis ce soir-là une bouteille de rhum en échange de ce service et une bonne. Heureusement que John m'a aidé pour le coup à choisir une bouteille, je reste un moment planter devant sa maison ne sachant pas comment annoncer mon arrivée.

Alors que j'étais sur le point d'appuyer sur la sonnette avec 5 minutes d'avance sur l'heure convenue, je vois la poignée de porte se tourner et la porte s’ouvrir. La lumière m’éblouis un instant, Luaine lui sort de ce halo d'étincelante lumière avec un sourire. Je reste quelque peu surpris par la mise en scène puis affiche un sourire chaleureux et lui tends la main :

- Bonsoir Luaine, je vous apporte la bouteille que je vous avait promise.

Je tends alors un petit sac avec la bouteille dedans.

Le regard amusé et les bras croisés, pour s'empêcher de martyriser ce pauvre areca qui n'a rien demandé d'autre que de la lumière, de la chaleur et un peu d'eau de temps à autre, le sorcier regarde son invité du soir à travers la fenêtre fraîchement lavée. Vaugh, loup-garou qui n'est pas né de la dernière pluie et homme de main de la meute d'une certaine Trisha, dont il semble s'être entiché soit dit en passant, hésite devant son perron. Ce qui est intéressant et plutôt amusant ; ainsi même les supers loup-garou peuvent douter sur une chose aussi simple et bête, au moins n'est-il pas du genre à hésiter lors de situations plus pressantes et importantes. Bien qu'amusé par la situation, il rejoint l'entrée et ouvre la porte pour mettre fin à ses tourments et l'accueillir comme il se doit et peut-être avec un peu de mise en scène, mais vraiment quelque chose de très léger juste un petit halo lumineux un peu plus rayonnant qu'il ne le devrait qui l'englobe quelques secondes, tel l'ange descendu du ciel pour sauver cette pauvre âme, avant de baisser en intensité pour rendre la vue à l'invité de marque.

- Qui sait si la soirée sera bonne ? Il sourit en prenant le sachet, l'ouvre le temps de vérifier la bouteille et regarde ensuite le loup-garou avec satisfaction, voilà qui s'appelle tenir sa promesse avec brio. N'est-il pas satisfaisant de tenir parole ? Pour ma part j'ai toujours trouvé ça appréciable.

L'homme s'efface pour inviter Vaughn à entrer et inutile de dire que s'il n'avait respecté correctement sa part il n'aurait peut-être pas eut la possibilité d'entrer.

- Entre donc, mon garçon, ne reste pas planter là, j'ai quelques cigares qui devraient faire honneur à ta bouteille. As-tu déjà testé le cigare accompagné d'un bon verre ? J'ai l'impression que bien peu comprennent ce plaisirs.

Sitôt son invité entré dans le petit vestibule décoré sobrement et sans autre idée que de donner une impression de soin qu'autre chose, Luaine se glisse à sa gauche après avoir refermé la porte derrière lui pour en ouvrir une nouvelle qui donne sur une grande pièce faisant office de salle à manger autant que de salon. Particulièrement lumineuse la journée grâce aux baies vitrées, elle est parsemée de plantes en tout genre et dans tous les recoins possible, y compris sous la table en chaîne ce que remarque immédiatement Luaine qui se dirige droit sur elle pour dévier sur la gauche et virer un chat tigré roux du fauteuil où il faisait tranquillement sa toilette.

- Viens t'installer, choisis ta place, fauteuil face à la baie ou canapé donnant sur la partie salle, c'est toi qui voit, mon garçon. J'ai allumé la cheminée pour obtenir une chaleur agréable, mais j'ai bien l'intention de la laisser s'éteindre à présent qu'elle a fait son office.

Il sort la bouteille de son sachet et la dépose à côté d'une boite noire parsemée de carrés blanc avec l'inscription « Cohiba Behike » écrite en sur fond noir. Laissant son invité s'installer et prendre ses aises, le sorcier ouvre un vaisselier, en sort deux verres qu'il pose également sur la table et ouvre enfin la bouteille avec précaution libérant un arôme exquis de fruits noirs, peut-être qu'un fruit rouge se cache dans le coin, cerise ? Oui, probablement et n'est-ce pas quelque chose comme de la vanille et du sirops d'érable qu'il repère ? Bien possible, mais il ne saurait le confirmer qu'après l'avoir goûté. Alors il en verse légèrement dans les verres et en tend un à Vaughn avant de s'asseoir face à lui en souriant avec une mine qui pourrait être presque surprise.

- Tu es venu seul, qu'en est-il de ton amie et alpha... Tricia ou Trishna peut-être ?

Bien sûr qu'il se souvient parfaitement de son prénom, il est âgé pas sénile, mais le laisser supposer est parfois bien utile pour mieux surprendre. Et puis, s'il doute pouvoir surprendre ce loup l'ayant déjà vu à l’œuvre pour l'aider, ce qui est un peu pour payer sa dette qu'il se retrouve ici ce soir, il peut toujours prendre plaisirs à le faire parler un peu, ça ne coûte rien à personne.

Une fois son entrée théâtrale finit, le vieux bougre m’accueillit chaleureusement avec ses paroles d'une d'un proverbe chinois tout droit sorti d'un gâteau du même pays. Mais il est vrai que le vieil hybride était rempli de sagesse et de filouterie. Mais je ne peux m'empêcher de lui répondre avec un sourire malin :

- Une soirée en votre compagnie Luaine ne peut qu'être une bonne soirée ! Vous savez bien que je suis un homme de parole mon brave ! Mais je ne peux nier la véracité de vos propos.

Je ne me fais pas désirer lorsqu'il m'invite à rentrer, j'enlève mon manteau et le met sur le porte-manteau non loin de la porte d'entrée. Curieux de nature j'observe avec attention le hall d'entrée pendant que Luaine lui s'avance vers ce qui je pense est le salon. J'emboîte le pas, de toute manière il n'y a rien d’intéressant à observer ici.

Je découvre alors une belle pièce à vivre qui devait être aussi grande que mon appartement, avec une baie vitrée donnant une vue imprenable sur la baie de la Nouvelle-Orléans. Je m'approche pour mieux observer, mais je me fais vite rappeler par la douce voix calme de l'homme au grand âge. Je me retourne et le remercie du chef en m'asseyant dans le canapé. J'observe le feu de bois brûler petit à petit.

Je suis de nouveau attiré par ce que mon hôte sort de sa table basse, j'arrive à lire la marque des cigares. Il ne rigolait pas quand il disait qu'il avait des bons cigares. Puis deux beaux verres dans lesquels il sert deux doigts de rhum. Il me tend mon verre et s'installe en face de moi. J'attrape le verre et sors de ma poche un petit paquet d'allumettes avec le nom du bar de John, un moyen de faire de la pub auprès des fumeur et il était toujours pratique d'avoir des allumettes sur soi. Un bon cigare ne s'allume pas avec un briquet ou un Zippo, le tabac s'imbibe du gaz et perd en goût.

Je mets le petit paquet sur la table et écoute avec attention la question du vieux sorcier. Je souris légèrement à sa faute dans la prononciation du nom de la louve. On ne la fait pas à un vieux loup. J'attrapa la boîte à cigare, l'ouvre renifle le doux arôme de tabac émanant de cette dernière et la tend vers mon interlocuteur en lui répondant :

- Luaine, s'il vous plaît, à qui vous voulez mais pas à moi. Le coup de la vieille personne sénile ne prendra pas. Je vous ai déjà vu à l'œuvre et je ne pense pas que le nom de Trisha soit si compliqué à retenir pour quelqu'un de votre acabit.

Une fois qu'il s'est servi d'un cigare j'en prend moi-même un et tend le paquet d'allumette au sorcier. Pendant qu'il allume son cigare je sirote un peu du rhum, je préfère le whisky mais il faut bien avouer que John avait bon goût, il était excellent. Une fois qu'il eut allumé son cigare je lui demande :

- Et vous mon brave, est ce que vous vous plaisez ici ?

Je prends les allumettes qu'il me tend et écoute sa réponse pendant que j'allume mon cigare.

Luaine prend un cigare dans la boite tendue tout en adressant un bref signe de tête appréciateur lorsque Vaughn réagit à l'erreur de prononciation dût à une sénilité toute feinte. Bien sûr qu'il se doutait que le métamorphe ne tomberait pas dans le panneau, tout comme il est évident que « Trisha » n'est pas un prénom particulièrement difficile à retenir, bien que peu courant pour ce qu'il en sait, mais pas au point de l'oublier. Surtout lorsqu'il s'agit du prénom de l'alpha d'une meute sur laquelle il prend plaisirs à garder un œil, pas que sur la meute d'ailleurs, sur la jeune femme et sa vie aussi. Il faut dire qu'une alpha étudiante de quoi, une vingtaine d'années ou peu s'en faut, qui se retrouve à la tête d'une meute alors qu'elle semble si... fragile ? Timide ? Perdue ? Quelque chose entre tout ça, quelque chose qui l'a rendue intéressante aux yeux de son invité. Vaughn n'est pas ici parce qu'il semble sortir avec la jeune Herondale, mais est-ce pour ça que Luaine doit s'empêcher de penser à tout ceci, s'en amuser et peut-être tenter d'en savoir plus ? Non, loin de là, mais là n'est pas le sujet.

- J'ai traversé deux cents ans en quelques instants, ne pourrais-je pas avoir mérité une mémoire qui me fait défaut comme séquelle ?

Loin de se chercher une fausse excuse, il demande réellement son avis sur le sujet tout en s'occupant de son cigare. C'est d'une main habile qu'il attrape un coupe cigare qu'il positionne vers la partie arrondis tout en veillant à ne pas le placer trop proche du bord ni trop loin et coupe rapidement et proprement :avec un cohiba behike il vaut mieux ne pas rater sa coupe si l'on ne veut pas saccager un cigare aussi cher qu'il est de bonne qualité. Une fois fait il tend l'ustensile à Vaughn et gratte une allumette du paquet précédemment tendu, quelques secondes plus tard et le voici enfin avec un cigare allumé et un verre de rhum en main, en somme la combinaison parfaite pour passer une bonne, voir très bonne, soirée et en potentielle bonne compagnie.

- Cette époque est intéressante, je suis encore bien loin d'avoir saisi l'intérêt de toutes les applications, mais je reconnais que les téléphones portables sont une invention intéressante et bien pratique. Et que dire de toutes cette technologie rendant plus difficile de à cacher les créatures obscures et les nephilims ?

L'hybride désigne le paquet d'allumettes d'un geste avant de reprendre

- Imaginons qu'un jeune métamorphe perde le contrôle et se change dans ce bar dont tu fais la publicité, comment agissez-vous ? Modifier les mémoires est chose facile, mais vos caméras, portables autres accessoires ? Comment ta belle Trisha et toi gérez-vous cette évolution de technologie ?

Il finit son questionnement en s'appuyant contre le dossier du canapé sans quitter Vaughn du regard, il n'a pas peur qu'il s'envole, mais s'il veut faire honneur à son magnifique sonotone prônant sur une table non loin de là, il doit jouer le jeu à fond en feignant la surdité et donc en lisant sur les lèvres. Pour cette fois ce n'est pas le loup qui est visé, il s'amuse simplement avec sa décoration comme toute personne sensé et saine d'esprit le fait.

Profitant d'un instant fugace de silence, j'allume mon cigare et observe la flamme de l’allumette s'éteindre petit à petit. Ce petit bruit de craquement du bois contre la surface rugueuse et cette petite odeur si particulière des matières inflammable commençant la combustion étaient toujours aussi agréable et satisfaisant.

Je me concentre de nouveau sur Luaine en jetant au passage le reste d’allumette dans le cendrier, il relève un point intéressant, prenant une petite bouffée de nicotine je savoure alors le goût du tabac en bouche, le but d'un cigare étant de garder la fumée en bouche, l'inhaler plus loin étant purement du suicide pour ses poumons. Je recrache la fumée après une pause de réflexion et déclare avec un petit air faussement délicat :

- Je vois bien autour de moi, il n'y a aucun signe de sénilité. Votre maison en plus d'être d'un style et d'un bon goût tout à fait plaisant à l’œil est rangée, propre et bien entretenu. Revenons ensuite au sujet principal à savoir vous Luaine, vous avez de la discussion, vous êtes toujours propre sur vous, bien habille et présentable. Alors non je ne pense pas que ce saut dans le temps vous ait affecter outre mesure. Je prends une autre bouffée de nicotine. Après je ne suis qu'un homme, je ne possède ni vos connaissance, ni le savoir absolu, il se peut donc que je fasse fausse route mon cher.

Lorsque vint le sujet de l'époque actuelle, l'hybride posa une question ma foi, fortement intéressante et loin d'être stupide, une fois encore le vieux bougre montrait que son intellect et son esprit étaient encore largement fonctionnel et ceux sans même s'en rendre compte. Je souris en coin et prends une gorgée avant de répondre avec sérieux :

- Effectivement tous les témoins oculaire auront le droit à la traditionnelle modification de mémoire, pour ce qui est de tous les accessoire et éventuelle fuite de vidéos ou photo sur internet. Il existe désormais une instance nommée la "fraternité" qui à infiltrer les plus hautes instances humaines et s'occupera de faire disparaître toutes les preuves. Il est aussi simple désormais de faire croire à ce qu'on appelle des "effets-spéciaux". Je le vois bien dubitatif lorsque je prononce ce mot, il est vrai que le cinéma n'existait pas encore à son époque. Les effets spéciaux sont des trucages que l'on rajoute à une vidéo, une explosion par exemple, l'impact d'un coup de foudre, un ciel noir ou a peu près tout ce qu'il vous passe par l'esprit pour donner l'illusion à celui qui regarde la vidéo que ce qu'il se passe est réel. C'est surtout utiliser dans un art qui s'est développé tout le long du 20 ème siècle, le cinéma, art qui consiste a filmer des scènes successives afin de raconter une histoire. Une fois toutes les scènes filmées, on obtient un film, que l'on peut soit diffuser sur un écran géant dans une salle ressemblant à celle d'un théâtre, que ce lieu se nomme un "cinéma" en référence à l'art. Mais aussi sur d'autres "support" un peu comme des livres, que l'on nomme DVD et que l'on peut regarder sur une "télé", un petit écran que tout le monde désormais possède chez lui.

Je souffle enfin un peu, en espérant avoir été assez claire dans mes explications. Je regarde le vieil homme qui semble être amusé par ma détresser a peine visible et rigole doucement dans sa barbe, je secoue légèrement la tête amusé par la situation moi aussi. Je reprends alors un peu de vigueur et finit par dire :

- Je pourrais toujours vous amener au cinéma un jour, ainsi vous pourrez voir de vos yeux ce dont il retourne. Ça sera sûrement plus parlant que mes explications. Mais avant ça, quel est votre style de livre préféré ? Afin que je puisse choisir un film qui corresponde a vous goûts.

Ayant la gorge sèche à la fin de mon monologue, je reprends une gorgée et regarde avec amusement mon interlocuteur.