We are all the same (ft. Alizéa)

Cela faisait plusieurs heures qu’Alizea se tenait dans son tout premier magasin d’herboristerie. Pendant plusieurs années la blondie avait déjà songé à ouvrir sa propre herboristerie, mais en ce temps-là, la jeune femme ne s’était jamais fixé dans une ville ou un pays en particulier. Depuis son arrivée à la Nouvelle-Orléans, elle savait qu’ici, elle resterait bien plus longtemps que d’habitude. Rien que les premières semaines, la Métamorphe avait retrouvé un des néphilims qui avait participé au drame familial il y a des années de cela. C’était une piste, une preuve que ses recherches étaient loin d’être vaine. Cet endroit l’intéressait au plus haut point, elle semblait différente des autres villes qu’elle avait visitées, elle semblait cacher des mystères, des secrets, presque des mythes, exactement ce qu’elle recherchait.

Son magasin reflétait bien l’innovation et la nouveauté, on pouvait presque encore sentir la peinture fraîche sur les murs. Le lieu était encore à moitié vide et manquer d’ameublements ainsi que de décorations afin de rendre le lieu plus agréable. Parce que malgré ses airs de tueuses, Alizea avait un certain goût pour la décoration et donc pour l’esthétisme. Son herboristerie lui permettra également de vivre plus aisément à côté de ses activités illégales. Et lorsque son chiffre d’affaires sera plutôt raisonnable, elle envisagera des objets et autres plus personnalisés. Enfin, malgré la nouveauté du lieu, celle-ci semblait attirer l’attention de quelques habitants à la plus grande satisfaction de la Métamorphe. Une bonne occasion d’observer également ses futurs victimes ou collaborations, cependant elle savait qu’elle ne devait pas mélanger travail et projets plus excitants. Comme on le dit plus communément, on ne mélange pas les torchons et les serviettes.

Bien que la Mäkinen avait son caractère bien à elle, la jeune blondie savait faire preuve de professionnalisme face à ses nouveaux et futurs clients. Son charisme l’aidait davantage, il ne fallait pas se le cacher non plus. Du haut de ses un mètre soixante-quatorze, Alizea en impressionnait plus d’un tant sur son physique que sur la façon de s’exprimer avec les autres. Elle avait appris au fil des années à cerner les gens et trouver leur faille, cette petite chose qui pouvait faire « fondre » littéralement la personne en face d’elle. Les habitants qui devaient être assez curieux pour venir ici s’enchaînaient les uns après les autres dans le magasin. Pour l’instant, elle n’avait ressenti que l’être humain dans sa boutique, cela empesterait presque dû à son odorat, un sens particulièrement développé chez les Métamorphes.

La journée se déroulait à merveille, elle rencontra plusieurs personnes de tout âge, à la recherche de leurs petites fioles ou bonheurs qu’il rechercherait. Elle ne pouvait le cacher que des moments comme celle-ci pouvait lui faire un certain bien à côté de son autre vie beaucoup plus mouvementée. Disons que là, ce n’était pas vraiment un travail au sens propre mais plutôt une « pause » sur sa vie car c’était très souvent la nuit que tout s’activer si vous voyez ce que je veux dire. Et alors que la fin de journée arrivait à son apogée, une odeur cette fois-ci bien différente envahissait les narines de la blondie. Presque automatiquement, son visage se dirigera vers la jeune femme à la chevelure de feu qui venait à l’instant de poser pied dans sa boutique. À première vue, la petite (parce que oui, elle faisait jeune) semblait un peu perdue, voire même un peu angoisser, ou plutôt grandement. Alizea pouvait presque sentir battre son petit cœur sous sa poitrine tant ses battements se faisaient rapides. Cette sorcière, car oui s’en était une, allait peut-être enfin distraire sa journée qui s’était faite monotone jusque-là.

En s’écartant d’un comptoir en bois massif où se déroulait l’encaissement, la blondie se dirigea vers la jolie rousse afin d’arriver derrière elle. L’inconnue sursauta, Alizea sourit. Cela n’avait pas été son intention première de lui faire peur, mais là, cela avait été encore plus satisfaisant de la voir réagir ainsi. La Métamorphe observa les traits de la jeune fille un très court instant avant de saisir sa liste avec un certain tremblement. Qu’avait-elle au juste pour être aussi… terrifié ? Savait-elle qui elle était ? Si cela avait été le cas, elle ne serait jamais venu par ici, c’était évident. Étant donné que le surnaturel faisait à présent surface, Alizea voulait procéder dans la plus grande discrétion, ce à quoi elle répondit :

« - Veuillez m’en excuser…, répondit-elle en approchant son visage un peu plus près du sien quelques secondes avant de se redresser de nouveau et de continuer ses paroles d’un ton mielleux. Je pense avoir ce qu’il vous faut mademoiselle. Je vais simplement vous demander de me suivre et je pense que vous saurez pourquoi.

La blondie reprit sa marche avec assurance vers l’arrière du magasin. C’était dans un tout autre endroit que les demoiselles s’étaient rendu. Certes à l’entrée du magasin, le choix était large, toutefois en matière de surnaturelle, Alizea détenait une très grande panoplie de plantes en tous genres, toutes races confondues. Elle continua également à lui répondre :

- Je vous remercie, sourit-elle, enfin il fallait noter que son sourire à elle pouvait être presque diabolique ou séductrice lorsque quelqu’un l’intéressait et cette jeune fille semblait lui porter attention quoiqu'elle semble être « effrayée » alors qu'elle n'avait rien fait pour, pour l'instant. Je suis arrivée ici il y a quelques semaines seulement.

Ne parlant davantage, la Métamorphe chercha ses herbes un peu plus loin rangées sur des étagères. Une vraie liste de sorcière ma foi, constata-t-elle dans ses pensées. Une fois toutes ses demandes trouver, elle tendit via un tissu ocre (pour ne pas abîmer les brindilles fragiles), ses herbes. Son comportement manqua de lui faire échapper un rire mais elle se contenta de rester d’une grande neutralité bien que son regard révélait une toute autre femme en face d’elle.

- Vous désirez autre chose mademoiselle peut-être ? »

A sa réponse, la blondie acquiesça de la tête et retourna à l’avant de la boutique un peu plus spacieuse et lumineuse, toujours avec une élégance bien à elle. Arrivée derrière le comptoir, la gérante compta l’argent total qu’elle lui devait selon la quantité mais surtout selon la qualité du produit. Plus le produit était de qualité et efficace, plus le prix était élever, cela était évident. La façon de l’a trouver aussi était important, car certaines plantes ou potions demandait du temps à arriver.

- Cela fera quarante dollars en tout s’il vous plaît et je vous prie de croire que vous ne serez pas déçue.

Sur ce coup-ci, elle ne mentait pas et était sincère sur ses mots. La Finlandaise ne vendait pas de la pacotille en tout genre, elle était toujours très sérieuse lorsque le thème Affaire était présent, notamment pour sa boutique. Le prix lui paraissait alors raisonnable par rapport à ce que la jolie rousse lui avait demander. Elle lui aurait bien fait un petit prix avec son joli minois, mais les affaires sont les affaires. Le temps que sa nouvelle cliente lui donne l’argent nécessaire, Alizea répondit toujours avec impartialité à sa question, bien qu’elle n’aimait spécialement des questions sur sa personne. Cependant, elle devait faire des efforts lorsque sa tête était sous ce toit.

- J’espère avoir le même avis que vous d’ici quelques semaines, mais je trouve en effet que certains environs sont intéressant à découvrir… Un sourire apparut face à cette phrase. Oh oui certains endroits l’intéressait hautement pour pratiquer ses activités illicites en tout genre.

Et alors qu’elle comptait poursuivre la conversation, le téléphone se mit à sonner bruyamment près des jeunes dames qui se trouvaient à proximité. Alizea s’excusa un instant à la rouquine afin de décrocher dans l’immédiat. Cet appel était on ne peut plus inhabituel, et la simple voix de celui-ci révéla un léger frisson sur le tout le corps de la Mäkinen, à noter que ce comportement restait très rare chez elle.

- « Хорошее утро Ализея. » (Bonjour Alizea)

Lorsque l’interlocuteur était un russe, sachez que ce n’était jamais bon signe même si la blondie avait plusieurs fois collaborer avec eux. La voix de l’homme était grave, mêler d’attention malsaine et d’une perversité que la serial killeuse connaissait très bien. Malgré tout, la Métamorphe essaya de rester la plus tranquille qui soit face à la sorcière. Ses doigts se crispèrent subitement sur son téléphone ainsi que sur le comptoir qui craquela légèrement sous la pression de sa force. Son corps s’était raidit, son regard restait fixe, plus aucun battement de paupières n’étaient visible. Malheureusement, la jeune blonde fut obliger de lui répondre en russe, en espérant que la belle cliente en face ne comprenne pas cette langue. Elle répondit alors, cachant ainsi sa nervosité à l’homme.

- Что вы хотите от меня, царевич ? (Qu’est-ce que tu veux Tsarevitch ?)
- « О, я думаю, вы хорошо знаете, почему я называю вас... Вы взяли у нас что-то очень ценное. » (Oh, je crois que tu sais très bien pourquoi je t’appelle… Tu as pris quelque chose de très précieux chez nous.)

Alizea fronça les sourcils face à cette révélation, elle ne comprenait décidément pas ce qu’il racontait.

- О чем вы говорите? Я всегда платил свои долги, и вы тоже. (Qu’est-ce que racontes ? J’ai toujours payé mes dettes et toi aussi d’ailleurs.)

- « Ализеа, мой милый Ализеа, вы сделали что-то глупым. Вы убили члена подземного мира и за то, что вы будете платить с вашей жизнью. » (Alizea, ma douce Alizea, tu as fait une bêtise. Tu nous as volé un membre de notre pègre et pour cela tu vas le payer de ta vie.)

Un frisson lui parcourut à nouveau et son visage était devenue terne et d’une froideur considérable, exclusivement concentré sur cette discussion qui commençait sérieusement à l’énerver. Ces gens savaient qui elle était, et pour oser proférer de telle menace, c’est qu’elle avait fait quelque chose de grave, mais quoi, ça, elle n’allait pas tarder à le découvrir.

- Как вы смеете говорить со мной так, я не знаю, о чем вы говорите! Вы знаете, что я никогда не делал бы такой вещи ! (Comment oses-tu me parler ainsi, je ne vois pas de quoi tu parles ! Jamais je n’aurais fait une telle chose, toi-même tu le sais !)
- « Я бы хотел верить вам, но вы убили нашего посла, что не напоминает вам ничего ? Этот бизнесмен был Асланов сук ! » (J’aimerais te croire, mais tu as tué notre ambassadeur, ça ne te rappelle rien ? Cet homme à l’allure d’homme d’affaire, c’était Aslanov salope !)

Merde ! Pensa-t-elle, l’homme avait qui elle avait coucher quelques nuits plus tôt et assassiner juste après était un membre du congrès ! Comment avait-elle pu passer à côté de cela ? Elle s’était mise dans une situation plus délicate et allait en payer les conséquences à cause de cette erreur. La moindre fautes dans ces milieux-là en coûter souvent la vie. Cependant, elle ne comptait pas se laissait faire face à eux, elle n’avait pas peur d’eux malgré tout. Sa voix était toujours pauser dans la boutique bien qu’elle mourrait d’envie de lui crier en pleine gueule.

- Это был несчастный случай царевича, я не знал, что это он! Вы можете отправить столько людей, сколько хотите, я убью их всех, если это война, которую вы хотите ! (Putain de merde, c’était un accident Tsarevitch, je ne savais pas que c’était lui ! Tu peux envoyer autant d’hommes que tu veux, je les tuerais tous jusqu’au dernier si c’est la guerre que tu veux !)
- « Ализеа, вы проиграете, ваша голова ставится по цене не более двух миллионов долларов на голову, если вы мер… » (Alizea, tu vas perdre, ta tête est mise à prix avec pas plus de deux millions de dollars si tu es mor…)

Elle raccrocha soudainement, ne voulant entendre davantage ses maudites paroles. Pendant un instant, son regard aussi dur que de la glace fixa ce téléphone, comme si elle renfermait le mal même, comme si elle lui voulait sa mort, sauf que c’était un simple téléphone. Elle finit finalement par relever sa tête vers la sorcière qui n’avait dû rien comprendre à tout ceci, et c’était plutôt tant mieux. Malgré sa capacité à gérer ses émotions, Alizea était devenu bien plus froide envers la rousse tout comme le ton de sa voix.

- Je vous prie de m’excusez, mais je vais devoir fermer la boutique un peu plus tôt que prévu.